Si la grève se poursuit, avec un nombre de grévistes qui décroît, dans les transports, la pointe avancée de la mobilisation contre la réforme des retraites est aujourd'hui le secteur pétrolier avec dix des douze raffineries affectées par des grèves très suivies et des dépôts pétroliers bloqués. Mais le gouvernement semble avoir décidé de prendre les grévistes de vitesse pour éviter tout risque de pénurie : tôt vendredi matin, sur demande des préfets, trois dépôts pétroliers - ceux de Fos-sur-Mer, Cournon et Bassens, près de Bordeaux - ont été débloqués par les forces de l'ordre. Déblocages qui se sont faits, semble-t-il, sans incident.
Le déblocage des dépôts écarte tout risque immédiat sur l'approvisionnement. En outre, pour contrer la grève dans les raffineries, le gouvernement a autorisé le déblocage d'une partie des réserves de carburant des distributeurs. Ces stocks de précaution n'ont rien à voir avec les réserves stratégiques au sens de l'Otan ou de la Défense nationale "Pour l'instant, il n'est pas question de toucher aux réserves stratégiques", a précisé le ministère de l'Ecologie, qui est chargé de la politique énergétique en France. Le gouvernement a également autorisé l'importation de carburants étrangers, même s'ils ne sont pas exactement aux mêmes normes que celles en vigueur en France. Les réserves des opérateurs représentent à elles seules plus d'une dizaine de jours de consommation, précise le ministère de l'Ecologie - 11 jours selon la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR). Cette dernière avait demandé un déblocage prioritaire des stocks des opérateurs pour faire face à des difficultés d'approvisionnement dues au mouvement de protestation contre la réforme des retraites